LS, 28 ans
Tout a commencé je ne sais même pas vraiment quand, peut être il y a 1 an et demi, peut être deux.
J’ai un ami, qui me parle de ses difficultés à affronter ce monde, les gens, leurs réactions, ce qui se passe à l’intérieur de lui, ressentis, émotions refoulées et dénis en tout genre ….
Il me dit qu’il suit une thérapie, qu’il voit régulièrement quelqu’un pour parler, échanger des idées et surtout se soigner.
Je décide alors de lui demander un contact. Est-ce que sa psychologue pouvait me donner le nom d’une consoeur? Je voulais une femme pour suivre cette thérapie, car je suis extrêmement sensible et le regard potentiellement jugeur d’un homme me faisait peur.
J’ai alors rencontré Aurélie.
Je ne savais même pas pourquoi je venais au début, tout était confus en moi, mes pensées se contre-disaient, j’étais persuadé d’avoir besoin d’aide, et d’avoir besoin de parler sans savoir vraiment de quoi ni comment … La thérapie a alors commencé.
Il a fallu plusieurs mois pour décanter tout ce qui se passait à l’intérieur de moi, remettre de l’ordre sur ma table intérieure où d’innombrables choses avaient leur place.
Il m’a fallu mettre de côté tous ces comportements protecteurs/destructeurs que j’avais. Avec le temps et les souffrances je les avais énormément alimentés.
Petit à petit, séance après séance, il était plus facile de lâcher prise, de se laisser faire… et « d’accepter ». Petit mot mais grand sens. Car je n’acceptais rien à cette époque… je combattais tout ! En culpabilisant et en me rajoutant une pression supplémentaire.
Il a fallu du temps et beaucoup de séances, pour entrer en contact avec mes ressentis/émotions/envies. J’étais conditionné par mes peurs et mes complexes. J’ai lâché tout cela pour apprendre à me connaître, me mettre face à moi même sans violence ni culpabilité. Alors l’acceptation est entrée dans ma vie.
Après l’acceptation de mon plus gros complexe, je me suis rendu compte que tous mes comportements étaient guidés par la peur. Beaucoup de gens que j’aime me renvoyaient mon manque de confiance et ce même complexe. Je ne pouvais pas les accepter car je ne pouvais pas m’accepter.
Avec mon complexe, auquel s’ajoutait le manque d’un père, de repère et de confiance en moi, je me sentais doublement atrophié. Tout me renvoyait à cela.
- La peur de ne pas être accepté comme je suis
— La peur de ne pas être spécial
— La peur de ne pas trouver ma place
— La peur d’être rejeté
— La peur d’être humilié
— La peur d’être abandonné
— La peur de ne jamais pouvoir combler une femme
Toutes ces peurs se traduisaient dans mes comportements et dans mes choix vis-à-vis des autres et de moi-même.
Dès que je me suis senti complexé, toute ma personnalité s’est construite autour de ce creux, vide, manque, pour compenser et me permettre de vivre dans ce monde. Je n’acceptais tellement pas ma forme que je la rejetais, je l’ignorais au point de chercher partout un endroit où je me sentirais accepté et non jugé.
J’ai toujours rêvé d’un monde où la forme n’avait pas d’importance car j’étais persuadé que je serais toujours malheureux dans ce monde.
Accepter mon complexe m’a permis de lâcher prise et d’ouvrir les yeux sur mes véritables intentions et mécanismes de domination liés à mon complexe. Je subissais tellement d’injustice à travers cette souffrance et cette non acceptation que toute intéraction extérieure m’arrivait comme de l’injustice. Tout autour de moi se traduisait en injustice car je me sentais au fond de moi victime de la plus grosse injustice de l’univers.
On « m’avait tout donné » sauf ça. Je me sentais définitivement incapable d’être un homme dans ce monde, et de m’assumer en tant que tel. Je n’étais encore qu’un enfant atrophié et profondément triste de souffrir de cette injustice sans avoir la clé, ni la force pour affronter la situation.
Grosse prise de conscience vis-à-vis du déni. J’ai subi un déni et je comprends maintenant mes mécanismes de défense inconscients.
Je savais que mon complexe était présent et je m’étais fait une raison. Je ne l’avais pas accepté mais j’avais accepté que toute ma vie je souffrirais à cause de ça et que peut-être un jour j’aurais tellement subi d’humiliation et de souffrance que cela ne me ferait plus rien et que telle était l’acceptation.
Mais j’ai pris conscience que mon déni était dans le lien entre mon complexe et mes peurs, je ne voulais pas voir, pas accepter que tout mon malheur venait de ce complexe que tout en découlait naturellement par mécanisme de défense. Je rejetais tout, tout en rejetant ce que j’étais. Une prison.
A présent, je m’accepte, je m’aime, et je prends conscience du mal que je me suis infligé. Je me console et me soigne par la douceur et l’amour. Je me sens tellement léger et tellement clairvoyant sur ma vie, mon passé et mes proches. La colère a disparu car l’enfant triste qui ne comprenait pas pourquoi il souffrait est soigné.
L’histoire du lion et de l’épine dans le pied, symbolise le complexe.
Je peux enfin me tourner vers l’extérieur et comprendre l’autre, avec une empathie qui n’est pas empoisonnée par la peur et le jugement que je me porte, donc que je porte aux autres. Je ne suis plus tourné uniquement vers mes peurs et mon complexe car je l’ai accepté et je suis alimenté de confiance en moi et en la vie. Une deuxième naissance.
Mon couple va encore mieux après tout ça. Mes anciens comportements bloquaient carrément ma copine dans son développement et son naturel. Elle ne se sentait plus soutenue ni comprise. Elle prenait simplement sur elle, car elle croyait en moi. Elle n’arrivait pas à m’accepter non plus, car elle-même ne l’avait pas encore fait. Mais c’est un chemin qui l’inspire et qu’elle veut prendre. On s’est livré au maximum pour nourrir la compréhension et permettre à l’autre d’anihiler ses peurs par l’empathie et la compréhension. Mes peurs ne me permettaient pas de lâcher prise vis-à-vis d’elle, de lui laisser l’espace nécessaire à son évolution, l’enfermant dans ma case. Et elle, avec ses peurs et ses complexes, «se laissait faire». Elle a pu ouvrir les yeux sur mon complexe et accepter qu’elle avait des peurs et des besoins vis-à-vis de tout ça. Elle m’a dit tout ce dont elle était consciente à l’heure actuelle sur elle-même, expliquant certains de ses comportements et de ses peurs et elle continuera à le faire comme cela vient.
Toutes nos envies s’équilibrent et elle va m’aider, en vivant les situations avec elle, à devenir l’homme que je suis et à m’épanouir en tant que tel aussi bien sexuellement que spirituellement.
Je suis pour la première fois de ma vie heureux et humble face à la vie.