Natacha, 65 ans
“Pourquoi j’ai consulté un psy?
Dans mon enfance, problèmes incestueux avec mon père. Ce qui a entraîné un grand désordre tel qu’une absence totale de libido…
J’avais à deux reprises (à 25 ans et à 55 ans) consulté une psychanalyste et une psychologue sans succès (chacune pendant trois ou quatre mois).
Toute ma vie durant, j’ai tant bien que mal “dissimulé” ma différence et tenté de vivre à peu près “normalement”.
Je ne le vivais pas toujours bien évidemment, beaucoup de colère en moi et parfois des “sautes d’humeur” pas toujours bien gérées.
Il faut dire que j’ai eu un mari qui me convenait parfaitement car mon absence de désir sexuel ne le gênait apparemment pas.
Nous avons partagé une vie harmonieuse et heureuse pendant plus de trente ans.
Nous avons eu deux enfants, garçon et fille avec qui nous n’avons pas rencontré de difficultés…
Le bonheur… en apparence, puisque je vivais toujours avec mes démons, donc pour moi des hauts et des bas et toujours un sentiment de frustration puisque différente en raison de cette absence de libido.
Et puis, à 60 ans, mon mari développe une maladie dont il a peu de chance de s’en sortir.
A l’hôpital où il était suivi, dans le service de greffe, l’équipe propose un accompagnement psy aux patients et à leurs famille qui le désirent.
J’ai tout de suite accepté, car la situation m’était particulièrement difficile, très attachée à mon mari que je craignais de perdre car nous étions très fusionnels et que je vivais sa disparition éventuelle comme un véritable chaos, un grand sentiment d’abandon se profilait…
Et d’autre part, face à une situation inédite j’avais grand besoin d’être aidée pour faire face
au mieux, c’est à dire avoir la sérénité la plus adaptée pour accompagner mon mari dans la maladie. Il était nécessaire que je sois le plus disponible possible puisque c’est moi qui était “en bonne santé”.
Malheureusement après la greffe, mon mari a rechuté et m’a quittée…
Sans cette thérapie, il me semble qu’aujourd’hui, je n’aurais pas survécu à cette perte.
J’ai trouvé avec la psychothérapie, une personne toujours à l’écoute, ne me jugeant pas, mais qui a su créer les conditions d’une confiance de grande qualité.
J’ai rencontré, pour la première fois, une personne totalement disponible qui m’a aidée à surmonter toutes les choses enfouies qui, bien évidemment remontaient à la surface avec le choc du décès de mon mari, de son absence et du manque énorme qui me renvoyait à moi-même et à mes difficultés que j’avais, ma vie durant, tenus plus ou moins à distance.
Avec ce travail de persévérance, j’ai pu progressivement “pardonner” à mon père, ce qui ne s’est pas fait sans difficulté.
Mais dans un premier temps c’était la seule solution pour pouvoir me débarrasser de cette colère qui m’habitait depuis mon enfance et qui nuisait à mes relations familiales, amicales et professionnelles.
Cette première grande étape m’a permise de trouver de l’apaisement et de modifier considérablement mes relations aux autres et de connaître enfin un peu de sérénité ce qui fait beaucoup de bien.
Tout pour autant n’était pas réglé…
Quand on se construit dans la douleur et avec des fantômes toujours présents, les mécanismes de défense mis en place et qui ont pu aider à cette construction sont aussi des freins aux changements nécessaires à sa “reconstruction”.
L’échange bienveillant avec la psy, qui ne juge jamais, écoute inlassablement les choses dites et rejetées de façon récurrente, permet de franchir des étapes et la confiance s’installe encore davantage et fait naître la possibilité d’un avenir plus radieux et surtout crée les conditions d’une prise de confiance en soi plus grande, ce qui est un facteur déterminant pour pouvoir progresser.
Ce que l’on mesure au cours de ce travail c’est qu’il n’est possible qu’en étant accompagné par quelqu’un dont c’est le métier et dont on mesure les compétences que progressivement.
Aujourd’hui je mesure à quel point j’aurais dû entreprendre ce travail bien plus tôt.
Encore faut-il rencontrer la bonne personne et que cette relation de “confiance totale” puisse voir le jour.
A ce jour, tout n’est pas réglé bien sûr, mais j’ai le sentiment d’être une “personne nouvelle” qui possède la faculté de mesurer que c’est elle qui détient les clefs de son changement et de ses progrès, rendus possibles grâce à un travail assidu dans la confiance et avec la bienveillance du thérapeute.
Je ne connais pas les différentes approches professionnelles et techniques des psy mais il me semble incontournable pour faire un travail de reconstruction :
— d’être écouté sans aucun jugement
— d’être accompagné avec une grande bienveillance
— d’être parfaitement à l’aise pour échanger dans une harmonie qui concilie à la fois compétence et confiance réciproque, ce qui permet au patient d’accepter toutes les remarques et suggestions sans jamais être blessé et même si parfois on peut être un peu dérangé… après la séance, on réfléchit… et puis ce qui pouvait ne pas être assimilé pendant la séance trouve enfin sa place pour aller de l’avant.
Si je voulais résumer toutes les étapes et épreuves que j’ai pues traverser “avant” et durant ce travail, une impression me vient… la thérapie est le plus beau cadeau que je me suis offerte à ce jour.
Je crois profondément que seule une personne qui a les compétences, la disponibilité et la bienveillance nécessaires pour vous aider “progressivement” à acquérir les outils indispensables à votre reconstruction et à votre bien-être, peut vous conduire à mesurer à quel point nous sommes l’artisan UNIQUE de notre transformation.
Cette transformation n’est rendue possible qu’avec une aide extérieure car seule nous sommes conduits à reproduire en permanence les mêmes schémas inlassablement car nous sommes prisonniers, c’est à dire enfermés dans nos certitudes et nos croyances que nous croyons enracinées de façon éternelle. Ce qui est, bien évidemment, totalement erroné, puisque je l’ai moi-même vérifié.”